Dans les sacs et les seaux parsemant mon atelier, il y a tout un panel de matières récoltées en terres arédiennes.
Quelques pierres de tailles récupérées sur le chantier du futur musée.
Du sable de gneiss ramassé dans une carrière locale puis longuement tamisé.
Les cendres d’un pommier mort, scié dans un verger conservatoire des pommes du Limousin puis brûlé dans une grande marmite.
Des argiles rougeoyantes, extraites d’un petit filon repéré entre les racines du châtaigner tombé à la dernière tempête.
Autour et au détour de Saint-Yrieix, ce projet a prit forme au fil des découvertes, des récoltes et des glanages. Les matières ont été finement broyées, tamisées, minutieusement pesées puis mélangées.
Sous la chaleur des cuissons, en four à gaz ou électrique, les émaux, les engobes et les surprises sont apparues.
Avec la cendre, l’argile et le gneiss, au contact de la fameuse porcelaine blanche et immaculée, de nombreuses pistes se sont présentées. Des variations de bruns au crème en passant par des nuances bleutés et divers effets et textures, les matières locales ainsi utilisées révèlent des possibilités quant aux multiples richesses que ce territoire possède.
Page en cours de construction !
En 2023, nous avons participé à une résidence de création avec Charlotte Clauzel et Elvire Blanc-Briand, aussi membres du Réseau Réfractaires, sur invitation de la Maison du Patrimoine de la Ville de Saint-Yrieix-la-Perche.
Pour cette résidence, il nous a été demandé de réaliser des œuvres en lien avec la collection de porcelaines de la Maison du Patrimoine ainsi qu’avec la culture ou l’histoire de Saint-Yrieix-la-Perche.
Personnellement, j’ai porté une attention particulière à ce qui compose ce territoire. L’orientation de mes recherches est apparue avec le constat que le kaolin, qui était extrait à Marcognac jusqu’en 1935, est désormais importé des quatre coins du monde (Brésil, Chine, Nouvelle-Zélande, etc.). Je me suis alors questionné sur les manières de continuer à fabriquer des objets en porcelaine tout en y réinjectant des matières extraites localement.
Ma proposition a été de fabriquer des tasses à la manufacture La Seynie, à partir de moules anciens et récents issus de leur importante moulothèque. Puis d’aller explorer et récolter sur le territoire. Du gneiss qui compose le sous-sol de Saint-Yrieix, à l’argile trouvé entre les racines d’un châtaignier tombé à la dernière tempête en passant par les cendres d’un pommier, arbre emblématique de Saint-Yrieix, des multitudes de tests d’émaux ont été réalisés en faisant varier les quantités de chaque matière. En utilisant ainsi ce qui est extrait localement, les émaux prennent corps comme autant de manières de révéler le potentiel de ce qui compose ce territoire.
Je retrace sur cette page le parcours de recherche et de production de cette résidence.
🡳 Visite des carrières historique de Marcognac, premier lieu d’extraction du kaolin en France au XVIIIe siècle
🡳 Visite de la Manufacture La Seynie / LS Art & Création, et notamment de leurs importantes réserves de moules en plâtre
Avec Charlotte et Elvire, nous avons travaillé dans les ateliers de la manufacture LS Art & Création, pour réaliser les pièces en porcelaine.
Recherches des caractéristiques du territoire Arédien, de son sol à sa végétation
J'ai réalisé une multitude de tests d'émaux à partir des matières récoltés (argile, cendre et gneiss), parfois additionnées à des matières achetées.
🡳 photos macro de certains tests d’émaux
Ensemble de tasses réalisées lors de la résidence et exposées tout l'été 2023 dans trois lieux de Saint-Yrieix